Je vous dirai parfois ce que la mémé Naïs me racontait, quand j'étais petite.
La mémé Naïs, c'était mon arrière-grand-mère. Elle est maintenant avec les petits oiseaux dans le ciel ! Elle vivait au village, dans la vieille maison avec mes grands-parents, les parents de ma mère. Je crois que, de tous ses arrière-petits-enfants, c'est moi qu'elle préférait, peut-être parce que je porte presque le même prénom qu'elle ? Et elle me racontait plein de choses que j'écoutais, les oreilles grandes ouvertes et buvant ses paroles !
Elle parlait presque tout le temps en patois, mémé Naïs. Le français, c'était juste un peu, quand elle avait la visite de quelqu'un de la ville, comme un colporteur à qui elle achetait quelques bobines de fil, quelques pelotes de laine ou un coupon de tissu pour faire un tablier. Avec moi, elle mélangeait souvent les deux, comme si elle avait peur que je ne la comprenne pas. Pourtant, moi aussi, je parlais patois depuis toute petite... même si à l'école, c'était en français qu'il fallait s'exprimer.